Pour la défaite des attaques d’Axworthy!

Défendez les programmes sociaux

Le texte ci-dessous est un tract distibué en anglais et français lors des manifestations contre les mesures d’Axworthy au Canada en janvier 1995.


Se servant de l’épouvantail du « déficit » comme une massue, Lloyd Axworthy, le ministre fédéral responsable d’étriper les ressources humaines du pays, se propose de couper les fonds pour l’éducation postsecondaire, le bien-être et l’assurance-chômage de 7,5$ milliards. Cette « réforme » doublera immédiatement les frais de scolarité universitaire et restreindra de façon dramatique l’accès aux études supérieures pour les gens ordinaires. Mais, même avant que ces coupures aient été rendues effectives, le gouvernement fédéral a laissé fuir des rapports à l’effet qu’elles ne sont pas assez « radicales ». D’après le Globe and Mail du 21 janvier, le prochain pas sera un « projet de fondre les transferts [aux provinces] pour la santé, le bien-être et l’éducation postsecondaire en une seule capacité. Ce transfert en bloc serait alors réduit… ». L’autre élément du plan fédéral est de réduire les paiements des pensions de vieillesse au Canada.

Il est bien temps de laisser savoir à Bay Street et à ses adjoints parlementaires ce qu’ils peuvent faire avec leurs coupures. La manifestation du 16 novembre de 15 000 étudiants universitaires sur la Colline parlementaire était un début. Des dizaines de milliers ont accueilli par des manifestations enragées les consultations bidon d’Axworthy à Toronto et à Montréal. La manifestation étudiante nationale du 25 janvier pourra être utilisée comme un autre pas pour mobiliser les victimes projetées de ces attaques inspirées par le patronat.

Le mouvement ouvrier organisé doit prendre la direction dans cette lutte. Si le plan fédéral d’étriper les programmes sociaux soi-disant sacro-saints réussit, le prochain pas sera un assaut global pour écraser le mouvement syndical. Terence Corcoran, chroniqueur d’affaires de droite du Globe and Mail et un des portes-paroles dirigeants de la campagne pour réduire les dépenses fiscales sur le dos des travailleurs, l’a énoncé ainsi dans un article récent:

« Les taxes élevées et le haut coût d’intervention gouvernementale dans l’économie font de sorte que les produits et les services canadiens sont trop chers pour vendre à l’étranger. Y compris dans le fardeau gouvernemental sont les grands patrons syndicaux qui font leur vivant extorquant des hauts salaires d’employeurs avec l’aide d’une législation de la main-d’oeuvre parmi les plus extrêmes au monde ».

Une campagne agressive contre les coupures d’Axworthy par le mouvement ouvrier organisé pourra mobiliser des millions—de chômeurs, d’étudiants, d’ouvriers inorganisés, d’assistés sociaux et de retraités—à l’appui d’une série d’actions escaladant, culminant dans une grève générale défensive. Une telle lutte peut revigorer le mouvement ouvrier à la fois ici et au sud de la frontière, et arrêterait l’offensive capitaliste brusquement. Cependant au lieu de combattre les coupures, il paraît que Bob White, le président du Congrès du Travail du Canada, espère d’obtenir une miette du gouvernement—à savoir la « considération » d’une loi fédérale anti-scab.

Cette stratégie légaliste mettra les menottes au mouvement syndical. Aucun gain important pour la classe ouvrière n’a été gagné ni au Parlement ni devant les tribunaux. Chaque droit légal important, chaque réforme sociale réelle, a été obtenu comme résultat d’une lutte de classe dure. Si la bureaucratie syndicale permet aux coupures d’Axworthy de passer sans une lutte obstinée, elle ouvrira la porte pour un assaut capitaliste sur l’existence même des syndicats. Ce marchandage législatif, même s’il se réalise un jour, se prouvera de ne pas valoir le papier sur lequel il est écrit.

Le gouvernement français avait annoncé il y a peu d’un ans que, afin de couper son déficit, il allait congédier des milliers d’ouvriers de la ligne aérienne Air France. Les travailleurs d’Air France avaient répondu à ce plan avec une explosion de militantisme qui a définitivement fermé les aéroports, avait fait reculer les flics et avait humilié le gouvernement droitier d’Edouard Balladur. Leurs actions audacieuses avaient gagné l’appui d’une grande section de la population qui a su qu’elle serait la prochaine cible. Les grévistes de la ligne aérienne avaient inspiré les étudiants qui eux avaient lancé une campagne de manifestations de masse et de grèves contre le projet du gouvernement Balladur de couper le salaire minimum pour les jeunes. Après la montée pendant plusieurs mois de manifestations de masse le gouvernement a été forcé d’admettre la défaite une deuxième fois. La leçon est claire: la résistance militante de masse peut battre les attaques d’austérité du gouvernement et du patronat.

Le meilleur des temps

Au cours de la décennie passée il y a eu un transfert massif de richesse des travailleurs et de la classe moyenne à l’élite possédante. Les grandes corporations ont constamment agrandi leur pouvoir toutes en pratiquant une forme d’anorexie organisationnelle dans leur quête d’atteindre la rentabilité à travers les licenciements massifs. Mais cette rentabilité, obtenue au coût de l’appauvrissement des millions de travailleurs, de la destruction de leurs rêves et de leurs espoirs pour le futur, a créé de nouvelles peurs et d’insécurités pour les masses. Le Globe and Mail du 16 janvier a rapporté que, « Entre 1990 et 1992… 385 000 employés ont perdu leurs emplois ».

Nonobstant les projections par les médias d’affaires au cours de dernières années, des scénarios du jour du jugement dernier anticipé et d’une chute catastrophique du niveau de la vie dus à l’incapacité de faire face à la concurrence étrangère, le Canada est aujourd’hui parmi les plus resserrées et les plus féroces des économies capitalistes développées. D’après une étude globale publiée par le New York Times du 3 janvier: « comparant les exportations avec le PNB, le Canada est devenu la nation exportatrice la plus prospère du monde industriel ». Celui-ci est le bon temps pour Bay Street et le monde d’affaires. Les bilans financiers sont dans le noir, la productivité et la compétitivité montent en flèche comme résultat des licenciements de masse, de la réduction des salaires réels et de l’intensification impitoyable de la charge du travail.

Selon le folklore capitaliste, les patrons et les ouvriers sont tous membres d’une même équipe; lorsque les temps sont durs tout le monde souffre, mais lorsque les affaires s’améliorent la situation de l’ouvrier améliore avec le bilan financier de la compagnie. Mais ce n’est pas ce qui arrive. Les profits des compagnies et les salaires exécutifs montent, mais les salaires réels des gens ordinaires continuent à rétrécir, et les rangs des pauvres, des sans abri, des chômeurs et des chômeuses se multiplient. Pour ceux et celles assez fortunés d’accrocher à un travail, la « récupération » a signifié l’épuisement et le stress accru. Au lieu de remplir les places inoccupées, les directeurs ont augmenté la charge du travail de ceux et celles qui restent. Les compagnies utilisent les heures supplémentaires afin d’extorquer plus de profits de leurs employés. Dans les usines de l’automobiles les ouvriers font une moyenne de 10 heures supplémentaires par semaine. Les travailleurs de l’automobiles aux États-Unis ont livré la grève à General Motors six fois l’an passé afin d’obliger la corporation géante, qui a affiché des profits records, à embaucher plus d’ouvriers. À l’usine GM à Ste. Thérèse (Québec) les ouvriers avaient organisé une grève sauvage de 24-heures le 4 janvier pour protester contre les conditions abusives au travail.

Alexander Trotman, le président de Ford Motor Company, dans un article dans la revue Time (du 24 octobre 1994) sur la rentabilité d’affaires nouvellement acquise à travers les congédiements de masse, a énoncé nettement que, « embaucher assez de gens pour faire travailler tout le monde aux heures régulières ne ferait aucun sens économique ». Ce qui fait le sens économique aux patrons de l’auto est de forcer la main-d’oeuvre existante de travailler à l’épuisement et d’économiser ainsi le coût des bénéfices des employés additionnels. Si, comme résultat, ils meurent plus jeunes, ceci améliore justement la liquidité des caisses de retraite. L’existence d’une réserve massive des pauvres, affamée du travail à tout prix, fournit seulement un levier de plus aux sommets patronaux afin d’exploiter davantage la main-d’oeuvre de plus en plus épuisée, démoralisée et trompée.

En dépit de tout le tapage par les médias d’affaires à propos d’une « récupération économique », pas une semaine s’écoulent sans de nouvelles faillites et congédiements, particulièrement dans les emplois syndiqués et de la fabrication mieux rémunérés. Lorsque Wal-Mart a avalé Woolco, il a licencié tout le personnel syndiqué et par la suite lui a offert ses anciens emplois à un peu plus que le salaire minimum.

Statistiques Canada rapporte que, dans la seconde plus grande ville du pays, nonobstant la « récupération » économique, « presque la moitié de la population de Montréal vit en dessous la ligne de la pauvreté. Un quart de domiciles gagne moins que 10 000$ par année. Les évaluations du nombre de sans-abri dans la ville varient de 5 000 à 20 000 » (Gazette, Montréal, le 24 décembre 1994). Les choses sont peu meilleures à Toronto. Des milliers de sans-abri flânent les rues. Des dizaines de milliers en chômage et sous-employés sont forcés de renoncer à l’attente de trouver un emploi convenable. Il y a deux semaines 25 000 personnes ont fait la queue en plein nuit à l’extérieur de l’usine GM à Oshawa dans les températures de -25 °C dans l’attente d’obtenir un de quelques cent emplois réputés disponibles.

D’où vient le ‘déficit’?

Les grands médias d’affaires insistent éternellement que les travailleurs doivent serrer leurs ceintures et baisser leurs attentes afin que le déficit puisse être payé. Ils annoncent de plus qu’il est irréaliste d’attendre une contribution sérieuse des banques et les grandes corporations. Le capital, contrairement à la main-d’oeuvre, peut se déplacer rapidement et il est enclin à décamper à la première allusion de resserrement de la ceinture.

Malgré tout le boucan des médias à propos du « déficit », très peu est dit à propos d’où il vient en premier lieu. Les dépenses sur les programmes sociaux ont augmenté à peine pendant les trois dernières décennies, et même les statistiques du gouvernement indiquent que moins que 5 pour cent du « déficit » peut être attribué aux augmentations de la dépense sur les programmes sociaux. Dix fois plus est attribuable à diverses taxes non payées ou non perçues des corporations. Et le solde est composée de l’intérêt extorqué par les banques et les maisons d’investissement. Tandis que les taxes des corporations ont rétréci, les impôts sur le revenu personnel, particulièrement sur les revenus de la classe ouvrière et la classe moyenne, ont augmenté substantiellement. En plus des impôts sur le revenu (qui tombent de façon disproportionnée sur les travailleurs et autres employés qui touchent un traitement) il y a eu une explosion de taxes régressives sur la consommation. La plus infâme de celles-ci est la TPS—à laquelle les compagnies sont, bien sûr, exemptées. Aujourd’hui les taxes sur la consommation contribuent pour 27 pour cent des revenus du gouvernement—(Globe and Mail, le 21 janvier)—presque deux fois plus que les taxes sur les compagnies.

Le Fraser Institut, un brain-trust conservateur à l’avant-garde des attaques sur les programmes sociaux, fait une énorme propagande du fait que « le jour de la liberté de la taxation » pour le citoyen canadien ordinaire (le jour de l’année où le contribuable moyen a achevé de payer ses taxes) est maintenant quelque temps en juillet. Ce dont ils ne mentionnent pas est que le jour de la liberté de la taxation pour les compagnies vient quelque temps en janvier. C’est le « secret » du déficit. Les corporations et la poignée de supers-riches qui possèdent et contrôlent la plupart de la richesse de ce pays, et dont l’État existe pour servir et protéger leur propriété, obtiennent leurs bénéfices en gratuité. Il n’est donc pas vraiment surprenant, compte tenu du fait qu’ils ont acheté et payé pour les parlementaires qui ont écrit le code légal.

Les grandes banques ont toutes déclaré des profits records en 1994. La plus grande parmi elles, la Banque Royale, a réalisé plus d’un milliard. Celui-ci est après toutes les déductions routinières, les transferts de fonds d’une catégorie à une autre, les remises, les « investissements », les dîners d’affaires et les congés bancaires, les comptes de dépense, les flottes de la compagnie et tous les mécanismes complexes de la comptabilité qui permettent aux grands acteurs de dissimuler ou de tirer d’un trait la plupart de leur revenu réel. Après tout ceci, la Banque Royale a été laissée néanmoins avec un milliard de dollars dans la colonne de profit. Au lieu de payer les taxes dues sur ce profit déclaré, la banque réclame en plus une déduction de 300$ millions, sous le titre de recherche et développement, pour ses dépenses de logiciel et d’ordinateurs au cours des années 80, ayant pour l’objectif de réduire son personnel et d’augmenter ses profits.

Les salariés ont leurs impôts et autres contributions déduits directement de leurs chèques de paie. Tout ouvrier en chômage qui achète un hot-dog doit payer la TPS sur l’achat. Les prêts-bourses des étudiants sont taxables. Mais les taxes évaluées pour les corporations ne sont souvent pas payées du tout, mais sont « remises » pour quelques années et finalement sont enterrées. La Fédération du Travail de l’Ontario a publié récemment un livre (Unjust $hares) qui nomme des centaines de corporations avec taxes non payées. Parmi les assistés sociaux d’affaires les plus grands sont Alcan Aluminium, qui doit plus que $1 milliard, Bell Canada, qui doit presque 1,9$ milliard, Canadian Pacific, qui doit 1,93$ milliard, et les Canadian Pacific Enterprises qui doivent un autre 1$ milliard. Aucune de ces dettes ne sera vraisemblablement jamais payée.

L’économie mondiale: plus restreinte et plus féroce

Partout à travers les pays impérialistes développés la structure sociale ressemble de plus en plus à celle du Tiers-Monde, avec une élite minuscule riche en haut, une strate relativement solide de professionnels, d’entrepreneurs, de technocrates et d’ouvriers qualifiés en bas d’eux, et une masse énorme de gens en bas désespérément pauvres sans accès aux emplois convenables, au logement, à l’éducation, aux soins médicaux ou à l’espoir.

La contradiction entre la croissance de la capacité productive de la société et l’appauvrissement d’une section croissante de la population partout à travers le monde « développé » signale que la civilisation humaine ne peut plus avancer au long de la trajectoire capitaliste. Le sens réel des « réformes » de Chrétien/Axworthy est que les impératifs de la maximisation de profit doivent produire la misère et l’inégalité croissante. Les conflits qui s’élèvent au sein d’un système compétitif et avare ne sont pas limités à l’économie domestique. La concurrence commerciale termine à la longue en guerres de fusillade lorsque les grandes puissances disputent la domination des marchés et des ressources rares, comme le pétrole au Moyen-Orient.

Les souverains de cette société ne peuvent pas offrir aux gens désireux de travailler, et de travailler dur, la promesse qu’ils seront capables de survivre, et encore moins de prospérer. Le riche devient plus riche, et le pauvre plus pauvre. Les familles trouvent que même avec les deux partenaires employés à plein temps ils gagnent moins qu’un salarié a gagné seul il y a une génération. Beaucoup de gens prennent un second et même un troisième emploi afin de combler leurs budgets. L’économie capitaliste du futur promet des emplois convenables à seulement une minorité de la force du travail. Le reste devra se débrouiller pour les McJobs.

Le CTC: le réformisme impuissant

La clef à la situation présente est autour de la lutte par le mouvement ouvrier contre le chômage. La semaine de travail de quatre jours, avec aucune réduction du salaire, est une demande qui, si soutenue par le mouvement ouvrier, pourrait unir les employés et les sans-emploi dans une lutte commune pour arracher des concessions du patronat. Mais Bob White & Cie. partent de la prémisse que le mouvement ouvrier ne peut aucunement faire ce qui ne respecte pas le « sens économique » des corporations. Afin d’adresser le problème de chômage chronique, le CTC revendique une semaine de travail de quatre jours avec une réduction du salaire de 20 pour cent! Celui-ci peut seulement enhardir les patrons et désorienter les syndiqués. Comme la journaliste Karen Hall remarque d’un ton acerbe dans un numéro récent du Windsor Star :

« Pour les corporations, il ne fait aucun sens de demander aux ouvriers de travailler moins d’heures pour un salaire moindre s’ils vont révirer ensuite et embaucher plus de personnel afin de maintenir la même productivité… l’ objectif des compagnies n’est pas de réorganiser les heures afin que plus de gens puissent travailler. Il est de pousser plus de gens hors bord afin de devenir plus compétitif ».[notre traduction]

Les intérêts des travailleurs et des capitalistes sont irréconciliables. Une direction de combat pour le mouvement ouvrier doit baser sa politique sur ce constat. Si les capitalistes affirment qu’ils n’ont pas assez du travail pour tout le monde à 40 heures par semaine, alors le mouvement ouvrier doit répondre avec une lutte pour diviser le travail disponible parmi ceux-là préparés à le faire—sans aucune perte du salaire. Au même temps, une direction de combat du mouvement syndical ferait campagne pour un programme massif de travaux publics pour fournir l’emploi à ceux qui souhaitent travailler et un logement convenable et abordable pour les sans-abri et les pauvres.

Selon les apologistes d’austérité capitaliste (y compris divers gouvernements NPD), les victimes de la récession capitaliste et de la restructuration économique globale sont les auteurs de leur propre malheur et sont devenues un fardeau insupportable pour la société. Leur misère est attribuée à leur manque de principes moraux, d’éthique du travail, et\ou manque de respect pour « les valeurs familiales ». Celui-ci est accompagné par une campagne semi-hystérique et souvent ouvertement raciste dans les médias jouant sur la peur du crime. La vague réputée de crime est subtilement (et moins subtilement) attribuée aux immigrés et aux minorités (particulièrement les noirs et les asiatiques). La réponse poussée par la droite est plus de policiers, les peines de prison plus dures, les restrictions sur l’immigration et les expulsions massives. Les vues racistes et homophobes appartenant autrefois à la frange droitière folle se déplacent vers le centre politique conventionnel et la peste fasciste devient plus audacieuse.

La voie révolutionnaire

Ce glissement politique vers la droite est lié intimement au décès de l’Union soviétique, le produit dégénéré de la révolution ouvrière victorieuse de 1917, menée par Lénine et Trotsky. Bien que l’URSS sous Staline et ses successeurs avait dégénéré en un État policier bureaucratique, elle avait conservé une économie centrale planifiée (quoique sérieusement déformée), qui avait fourni le plein emploi, et les soins médicaux, etc. La réintroduction du capitalisme dans l’ancien bloc soviétique a produit une chute subite et dramatique des niveaux de vie, et, d’une manière moins directe, a encouragé l’offensive capitaliste contre les gains historiques des travailleurs dans les pays occidentaux. L’existence même d’une économie planifiée non capitaliste avait mis une certaine pression sur les souverains capitalistes—afin de couper l’appel du « communisme » les monopolisateurs ont senti contraints de concéder diverses réformes sociales en premier lieu.

Mais aujourd’hui, après la victoire de la contre-révolution capitaliste en l’ex-URSS, les doctrines d’autrefois de l’idéologie de l’État providence libérale sont maintenant anathèmes aux « réformateurs » fiscaux. L’État a renoncé à toute responsabilité pour fournir l’accès universel à l’éducation ou l’emploi convenable à ses citoyens. Tout le monde obtiendra les services qu’il peut payer—et au diable les autres. Pour les pauvres, le seul « service social » proposé d’être étendu est l’appareil répressif. Il y aura beaucoup plus de policiers et de prisons pour contrôler ceux dont la lutte pour la survie les met du mauvais côté de la loi.

La classe ouvrière organisée, particulièrement celle concentrée dans le transport, l’exploitation minière, la fabrication et les autres secteurs clefs, a le pouvoir de casser l’offensive d’Axworthy et de balayer les plans du gouvernement de sabrer les pensions et les soins médicaux. La réponse à une attaque généralisée de la sorte lancée par les capitalistes et leurs adjoints est une riposte généralisée. Pour une grève générale pour défendre les programmes sociaux!

Les « réformes » d’Axworthy peuvent être battues, les attaques capitalistes peuvent être renversées, mais à la longue le seul chemin pour les gens ordinaires cherchant à échapper aux irrationalités agrandies de la « logique » d’un système antagoniste de marché capitaliste se trouve dans la lutte pour une société dans laquelle le besoin humain, et non le profit, détermine les priorités sociales. Une lutte efficace contre le grand capital exige une direction avec une vision politique différente de celle de la bureaucratie syndicale réformiste et ses alliés parlementaires discrédités du NPD.

Une telle direction, animée par un engagement à l’égalité sociale, soutiendrait les intérêts de chaque victime de l’offensive capitaliste—les étudiants et étudiantes, les retraités, les assistés sociaux, les parents ayant besoin des services de garderie, les chômeurs et chômeuses, aussi bien que les victimes de la marée montante du racisme, du chauvinisme et de l’homophobie. Seulement en canalisant et en convergeant la colère des exilés et des victimes du capitalisme dans une lutte pour l’égalité et la justice sociale et—i.e., le socialisme—est-il possible de déraciner l’ordre social existant, d’exproprier les expropriateurs et d’entreprendre la reconstruction de la société sur une base égalitaire.

A bas le programme d’austérité d’Axworthy—Pour une grève générale pour casser les coupures!

L’éducation est un droit—Pour la gratuité scolaire, Pour un traitement vivant pour les étudiants et étudiantes! Défendez et étendez les programmes sociaux!

Pour un programme extensif des travaux publics pour founir des emplois et logement pour tout le monde—30 heures de travail pour 40 heures de salaire!

Expropriez les exploiteurs—En avant pour un Etat ouvrier!