En bref

Il semble que nos critiques des sympathies malsaines des spartacistes à l’égard des régimes staliniens, le «portrait de Jaruzelski» au mur du quartier général à New York, la brigade Andropov, etc., avaient eu un certain retentissement en Europe. Le Bolchévik (novembre-décembre 1992), publié par la Ligue trotskyste de France (section française de la Ligue communiste internationale) reprochait à Damien Elliott des jeunesses communistes révolutionnaires d’avoir emprunté les inventions et les calomnies « de divers renégats et déserteurs de la LCI ».

Voyons ce qu’ils disent de plus près:

« Elliott a de toute évidence passé pas mal de temps à dévaliser les publications de divers renégats et déserteurs de la LCI, pour y trouver les inventions qu’il couche sur le papier à propos de notre organisation. Même s’il ne l’avoue pas, il est particulièrement redevable à la ‘Bolshevik Tendency’—un ramassis d’ex-membre aigris qui ont démissionné de notre tendance sous l’effet des premières pressions de la deuxième guerre froide, et qui depuis ont fait une ‘carrière’ politique à partir de tentatives de calomnier et de traîner dans la boue l’organisation qu’ils ont désertée. Elliott a cette source ‘digne de foi’ pour décrire notre organisation comme une secte de toukhatchevskystes séniles et cyniques, qui vénèrent les portraits du général Jarulzelski. Assurément, aucun de nos membres ne reconnaîtra dans le portrait que fait Elliott de la LCI l’organisation à laquelle ils appartiennent ».
Le Bolchévik, novembre-décembre 1992

Assurément, les militants spartacistes ne se reconnaissent pas dans ce portrait néanmoins exact. Les healystes non plus ne se reconnaissaient pas dans le miroir de la réalité. C’est d’ailleurs pourquoi les militants spartacistes, défiant toute logique et toute réflexion marxiste critique et conséquente, continuent d’y adhérer. C’est d’ailleurs pourquoi on traite ce groupe de secte. Les spartacistes ont toutefois, vous remarquerez, refusé de répondre à la question simple si oui ou non le portrait de Jaruzelski ornait le mur du quartier général spartaciste à New York. Et si exact, comment peuvent-ils réconcilier tout ceci avec un « trotskysme » quelconque? Au lieu de répondre à une simple question, ils préfèrent se livrer à la démagogie habituelle à propos des « calomnies et inventions » faites par « divers renégats ».

Ils sont cependant admis, car les preuves étaient évidentes pour tout le monde, qu’ils avaient surnommé un de leurs contingents dans une manifestation antifasciste à Washington la « brigade Andropov », qu’ils avaient « salué » l’Armée soviétique en Afghanistan, qualifiée par eux d’« Armée rouge », etc. Ils ont par contre simplement refusé d’admettre que ces positions politiques constituaient une erreur, ou se trouvaient en contradiction avec leur profession de foi trotskyste.

En 1989 deux anciens militants de la Spartacist League, aujourd’hui membres de la Tendance bolchévique internationale, ont adressé une lettre ouverte à la direction spartaciste à propos du fameux portrait de Jarulzelski, de la brigade Andropov, de l’utilisation malpropre des fonds de l’organisation pour fins personnelles, et bien d’autres encore. Cette lettre est restée sans réponse digne, à part les bêtises sur les affinités « pro-flics » de la Tendance bolchévique, d’insinuations sur le financement « louche » du groupe, etc. Au lecteur d’en juger qui calomnie qui.

Notre échange polémique avec la direction spartaciste au sujet de la « brigade Andropov » a déjà été publié en anglais et en espagnol.

Une traduction française devra être publiée dans une édition française future de ce journal afin de permettre au lecteur de juger qui « invente » quoi.

Dans le numéro de mars du mensuel l’Egalité, publié à Paris par les Jeunesses communistes révolutionnaires, une organisation qui a quitté les rangs du Secrétariat Unifié mandélien et qui a depuis adhéré au Comité pour une Internationale ouvrière (dont sa section principale est Militant Labour en Angleterre), se trouve une contribution à un débat sur la question nationale, signée par le rédacteur Damien Elliott à titre personnel, intitulée « Pour un Québec indépendant et socialiste », dirigée contre les propos d’un militant québécois de la Tendance bolchévique internationale sur cette question. Le camarade Elliott reprend à son compte certaines thèses sur une « dynamique objective » révolutionnaire du nationalisme prônées depuis lontemps par les militants des courants mandéliens au Québec, représentés aujourd’hui par la Gauche Socialiste. Nous y reviendrons dans un prochain numéro.